Hommage, victime de harcèlement qui était Jonathan Destin

Hommage, victime de harcèlement qui était Jonathan Destin

Jonathan avait 27 ans, décédé de cause naturelle dans son sommeil le 22 août 2022 à son domicile de Marquette-lez-Lille (Nord).
Victime de harcèlement depuis des années Jonathan est devenu après un triste événement, le visage du harcèlement scolaire en France. Rappelons que plus d’un million d’enfants sont victimes de harcèlement scolaire chaque année en France.

C’est à l’école que tout a commencé, Jonathan a 10 ans et ses camarades de classes commencent par des moqueries sur son nom, sur son physique, peut importe le changement d’école ou de classe, il est harcelé chaque jour un peu plus.
Et puis ce sont les coups, les acharnements dans la cour de récréation lorsque les professeurs ont le dos tourné. A chaque fois la même scène, plusieurs élèves se précipitent sur lui, appellent à le « tabasser » et puis les coups pleuvent le faisant tomber à terre et de plus en plus fort à chaque fois qu’il se relevait… jusqu’à l’intervention d’un CPE.
Pour éviter de subir ces attaques chaque jour, il se cachait dans les toilettes ou restait dans un couloir, mais les professeurs passant par là le poussaient à retourner en récréation : « c’est la récréation il faut en profiter » disaient-ils.
N’osant pas dénoncer, ni raconter son calvaire par peur des représailles sur sa famille, il continuait de souffrir en silence, sous les yeux de ses camarades et des autres élèves. Même ses parents ignorent ce que vit leur fils, il craint qu’il leur arrive malheur et se plonge dans le silence.
Mais les choses se compliquent quand en plus des bagarres, des insultes et des coups, des jeunes commencent à le racketter à la sortir du collège. De plus en plus d’argent et de plus en plus violemment. Menacé par arme blanche ils lui demandent 10 puis 20 puis 50 euros, et le jour où tout a basculé c’est avec une arme pointée sur la tempe que ses agresseurs lui réclament 100 euros.
Le lendemain pris de panique et ne sachant plus comment s’en sortir, il décide de commettre l’irréparable…
Il se rend au supermarché, achète un litre d’alcool à bruler et se rend le long du canal, il verse la bouteille sur son torse et l’enflamme avec un briquet.
« Je pensais mourir vite, que mon cœur allait s’arrêter en premier »
Mais voyant les flammes monter de plus en plus haut et la chaleur de plus en plus insupportable il parcourt une centaine de mètres et se jette dans le canal. Submergé par la douleur il hurle et une dame passant par là vient à son secours et appel le samu.
Jonathan a 16 ans et il est plongé dans un coma artificiel qui va durer 2 mois, il est brulé à 72% et son pronostic vital est engagé.
De 2011 à 2018 ce sont plus de 21 opérations qui sont nécessaires à Jonathan pour continuer à vivre ! Mais son combat ne s’arrête pas là, il écrit un livre afin de dénoncer son long calvaire, il se rend dans les écoles pour témoigner pour sensibiliser les jeunes aux dangers du harcèlement.
En 2015, un film adapté de son livre est diffusé sur TF1, « Le jour où j’ai brulé mon cœur », raconte son histoire depuis ses 10 ans.

Alors, aujourd’hui nous rendons hommage à Jonathan, il nous a quittés mais son combat continu, pour tous les enfants harcelés, pour que son histoire ne se répète pas, pour que leurs cœurs ne brûlent jamais.

Association OREMIS

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